Les écrans : ni ennemis, ni indispensables
Les écrans sont partout : télévision, tablette, téléphone, jeux vidéo…
L’objectif n’est pas de les interdire, mais de trouver un équilibre sain, pour qu’ils ne prennent pas toute la place dans la vie de nos enfants.
En tant que parents, nous pouvons poser des repères simples et bienveillants, sans culpabilité, pour que les écrans deviennent des outils, et non des refuges.
Les recommandations selon l’âge
Les professionnels de santé recommandent d’adapter l’usage des écrans en fonction du développement de l’enfant.
Avant 3 ans : éviter les écrans
À cet âge, le cerveau se construit à travers le mouvement, le langage, les interactions et le jeu.
Les écrans ne stimulent pas ces apprentissages essentiels, c’est pourquoi il est conseillé d’éviter leur utilisation avant 3 ans.
De 3 à 6 ans : maximum 1 heure par jour, toujours accompagné
Regarder ensemble, poser des questions, échanger sur ce qu’on voit : ce partage transforme le temps d’écran en moment d’apprentissage.
De 6 à 12 ans : jusqu’à 2 heures par jour
Avec quelques règles simples :
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Pas d’écran le matin avant l’école
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Pas pendant les repas
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Pas avant le coucher
Ces repères permettent de préserver le sommeil, la concentration et le lien familial.
Chez les ados : viser l’équilibre
Pas de durée précise, mais une règle d’or : diversifier les activités.
Temps d’écran oui, mais aussi sport, amis, projets personnels, sommeil, discussions en famille.
La règle des 4 PAS : un repère facile à retenir
Une méthode simple pour réguler les écrans au quotidien :
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PAS d’écran le matin : pour préserver la concentration.
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PAS d’écran pendant les repas : pour favoriser les échanges.
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PAS d’écran avant de dormir : pour un meilleur sommeil.
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PAS d’écran dans la chambre : pour en faire un lieu de repos et de sécurité.
Ces règles ne sont pas rigides, mais servent de repère familial pour retrouver un usage plus apaisé.
Pourquoi les interactions réelles sont essentielles ?
Un écran ne remplacera jamais la richesse d’une relation humaine.
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Sur le plan cognitif, l’enfant apprend en agissant, en posant des questions, en expérimentant.
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Sur le plan émotionnel, il a besoin de regards, de sourires, de gestes de tendresse.
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Sur le plan social, il développe la coopération et l’empathie en jouant avec les autres, pas seul devant une tablette.
Par exemple, un enfant qui joue à « la marchande » apprend à compter, à négocier, à attendre son tour ; autant d’apprentissages absents d’un jeu d’écran.
⚠️ Les risques d’une surexposition aux écrans
Chez les tout-petits (0-3 ans)
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Retards de langage
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Troubles du sommeil
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Agitation ou difficultés d’attention
Chez les enfants (6-12 ans)
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Baisse de créativité et de concentration
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Préférence pour les écrans au détriment du jeu libre
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Fatigue visuelle ou mentale
Chez les adolescents
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Isolement social
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Risque de dépendance
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Dérèglement du rythme veille/sommeil
Certains jeux restent positifs : Minecraft ou Just Dance, par exemple, développent la stratégie, la créativité ou la coordination.
L’enjeu, c’est la mesure et la variété des activités.
Quels contenus privilégier (et lesquels éviter)
Tous les contenus ne se valent pas. Voici quelques repères pour choisir intelligemment :
À privilégier :
✅ Contenus éducatifs, documentaires, films en famille
✅ Jeux créatifs et collaboratifs
✅ Vidéos à thème (nature, science, bricolage...)
✅ Temps d’écran partagé avec un adulte
À éviter :
🚫 Programmes trop rapides (Masha et Michka, Pat’Patrouille) → surexcitation
🚫 Jeux vidéo violents (PEGI 16/18 : GTA, Call of Duty)
🚫 Séries anxiogènes (Squid Game)
🚫 Scroll infini sur TikTok ou Reels → hyperstimulation
🚫 Contenus sans intérêt éducatif (ex : vidéos d’unboxing sur YouTube)
Recréer du lien autour des écrans
L’écran ne doit pas effacer les moments de vie réelle.
Voici quelques rituels simples pour réintroduire du lien :
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Un repas sans téléphone ni télévision
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Une balade le week-end
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Une soirée jeu de société ou film en famille
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Un moment pour regarder ensemble ce que l’enfant aime
Avec un ado, dix minutes passées à observer ou à jouer avec lui peuvent ouvrir un vrai espace de dialogue.
Et si votre enfant s’ennuie, ne cherchez pas forcément à combler ce vide : l’ennui nourrit la créativité.
Des idées d’activités sans écrans, selon l’âge
0-3 ans : jeux sensoriels, comptines, dînette, histoires, promenades.
3-6 ans : déguisements, pâte à modeler, puzzles, dessin, jeux d’imitation.
6-12 ans : jeux de société, activités sportives, bricolage, lecture, cuisine.
12 ans et + : sport collectif, musique, photo, bénévolat, sorties entre amis.
En conclusion
Personne n’est parfait. Il y a les recommandations… et puis la réalité du quotidien, la fatigue, les imprévus.
Parfois, on allume un dessin animé pour souffler un peu et c’est normal.
L’important n’est pas de viser le zéro écran, mais de préserver le lien humain.
Les écrans ont leur place, mais ils ne remplaceront jamais un câlin, une discussion ou un jeu partagé.

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